Dans un premier temps, j'ai cherché l'angle de vue le plus à même à montrer ce qu'il y avait à voir tout en étant susceptible de faire évoluer 5 personnages en même temps (pas facile...) J'ai donc opté pour un angle de fou furieux où la perspective est extrêmement exagérée, un peu comme ce que l'on peut voir depuis une caméra de vidéo-surveillance. Le dessin suivant montre donc mes lignes de base.
Il est à noter que ce dessin a été réalisé à une taille assez propice à la mise en place de détails (un A4, tout bêtement), alors qu'à l'impression on n'a plus qu'une petite vignette de 8,5 sur 6,3 cm... Je me suis fait plaisir en dessinant l'intégralité des motifs du papier peint à la main (c'est pour ça que ce n'est pas toujours super-régulier, d'ailleurs... ) A chaque fois que ce décor apparaît dans mon chapitre, on voit Tolliver, le "mort", allongé sur le lit. Je ne me suis donc pas embêté et ai dessiné dès le début les draps froissés par le corps du sieur...
Je m'amuse en repensant à toutes les réactions qui ont suivi la présentation de ce dessin : beaucoup ne comprenaient pas la vision ultra-déformée de la pièce... Ainsi que je l'avais alors promis, les choses se sont équilibrées avec la mise en place des persos ! Première étape de la colorisation, une fois le dessin scanné : les aplats de couleurs... J'utilise de plus en plus des couleurs peu saturées, contrairement à mes débuts de coloriste (cf "le Silence des Annaux" dans NON?Si! 2... beeeeuuuuark !)
Puis je commence le modelé, en essayant de garder à l'esprit les trois sources de lumière présentes dans la scène : le plafonnier de la salle de bain (dont on aperçoit le carrelage à gauche), la lampe de chevet et la lumière de la lune provenant des fenêtres que l'on ne voit pas ici puisqu'elles sont sur le mur opposé à celui de la porte...
Alors là, c'est le moment ultra-fendard où je dessine un par un les motifs floraux du papier peint... Probablement ce qui m'a pris le plus de temps !
Au final, le décor se présente ainsi :
Allez, pour le petit clin d'oeil... Le personnage que l'on distingue sur le tableau accroché au mur provient d'un projet d'album sur lequel Philippe Haderer et moi travaillons depuis... euh... longtemps.
